• Quand Sakho mendiait dans les rues de Paris

    Sakho Clairefontaine
    Mamadou Sakho, aujourd’hui à Crystal Palace, s’est longuement confié sur son difficile passé: "Je sais ce qu’est la faim. Je sais ce qu’est le froid. J’avais l’habitude de mendier pour manger. C’était ma vie quand j’étais petit."

    « Je viens de loin, de très, très loin. » En 2013, sur le plateau de beIN Sports, Mamadou Sakho avait fondu en larmes à l’évocation de sa jeunesse de « nomade de Paris », racontant toutes les « galères » qu’il a vécues durant son enfance et la disparition de son père, alors qu’il était encore adolescent.

    « J’ai su que j’allais devenir footballeur quand j’avais 13 ans, le jour où j’ai perdu mon père. J’ai tout de suite eu toutes responsabilités de ma famille sur les épaules. Je suis devenu un homme. Pour moi, ce n’était pas un objectif de devenir footballeur. C’était une obligation, confie-t-il aujourd’hui au Daily Mail. Hier, quelqu’un m’a demandé si c’était dur d’être capitaine du PSG à 17 ans. Je lui ai répondu: «Pour moi, le plus dur a été de devenir capitaine de ma famille à 13 ans.»« 


    Je voulais juste de la monnaie pour acheter du pain, mais elle a cru que j’allais la volerLe défenseur de Crystal Palace (29 ans) est revenu, dans le détail, sur ce passé difficile, lui qui a notamment dû faire la manche dans les rues de Paris. « J’étais dans la rue, à mendier, et une femme à qui j’avais demandé une pièce s’est accrochée à ses sacs, comme si je voulais la voler. Ça m’a choqué. Je voulais juste de la monnaie pour acheter du pain, mais elle a cru que j’allais la voler. Ce jour-là, je me suis fait une promesse. Je me suis dit: «Aujourd’hui, j’ai faim et elle pense que je vais faire quelque chose de mal. Mais quand je deviendrai quelqu’un, que je posséderai quelque chose, je redonnerai.»« 

    « Je sais ce qu’est la faim. Je sais ce qu’est le froid. J’avais l’habitude de mendier pour manger. C’était ma vie quand j’étais petit. Mais je n’aime pas en parler parce que je suis quelqu’un de fier, poursuit-il. On a tous notre propre histoire. C’est ma vie qui fait que je veux redonner. Quand tu as un petit peu de notoriété, tu peux l’utiliser de manière positive. C’est ce que j’essaie de faire. (…) Mais je ne veux pas être un exemple. Jamais. Je veux juste inspirer les gens. » Pour continuer à « redonner », l’ancien Parisien, déjà fondateur d’AMSAK, une association venant en aide aux plus démunis, fait construire un orphelinat à Tambacounda, la ville sénégalaise d’où est originaire son père.

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