• Une taxe sur les transferts, l’idée fait son chemin

    Billets – mercato
    Ce n’est plus une simple chimère d’économiste. La taxe sur les transferts de sportifs est devenue concrète à un point tel que le Conseil d’Etat même la recommande aujourd’hui au gouvernement.

    Le Conseil d’Etat a publié mercredi à l’adresse du gouvernement quelque 21 propositions destinées à promouvoir une politique publique sportive des plus ambitieuses. Pêle-mêle, on y retrouve plusieurs réflexions techniques liées à la gouvernance des fédérations et autre instances dirigeantes, la suggestion d’un retour de la publicité sur les chaînes du service public lors des retransmissions sportives après 20h, mais aussi un plaidoyer pour le sport féminin et le handisport, parents pauvres des événements majeurs inscrits obligatoirement dans la grille des programmes des chaînes en clair.

    La 21e et dernière proposition sort toutefois du lot, de nature à susciter un débat passionné ces prochaines semaines. Le Conseil d’Etat se prononce ainsi en faveur d’une « taxe européenne ou internationale sur les indemnités de transfert de sportifs professionnels à partir d’un seuil à définir« . Soit une petite révolution en perspective, motivée par les chiffres dernièrement publiés par la Fifa, qui se targue d’avoir recensé cette année plus de 7 milliards de dollars d’indemnités de transferts à travers le monde, dont plus de 5 milliards sur les seuls championnats majeurs que sont la Premier League, la Liga, la Serie A, la Bundesliga et la Ligue 1.


    En novembre 2017 déjà, deux députés français, Michel Zumkeller et François Ruffin, avaient soumis à l’Assemblée nationale un projet de loi visant à taxer à hauteur de 5% chaque transfert enregistré en France, dans un premier temps, puis à l’échelle européenne ensuite. Une proposition faite pour soutenir le cercle sportif amateur qui était née alors du retentissant recrutement de Neymar par le PSG, moyennant 222 millions d’euros. A l’époque, ledit projet avait été rejeté, par crainte de nuire encore à la compétitivité des écuries françaises. Si un consensus européen était trouvé, nul doute qu’une telle proposition serait accueillie plus chaudement à l’assemblée. Le seul fait que le Conseil d’Etat s’empare du sujet démontre que l’idée a fait du chemin.   

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